Petit garçon étonné, par Ben White, photo trouvée sur Unsplash.com

Je pratique l’écriture inclusive. N’en déplaise au Sénat !

Féministe depuis toujours, je n’avais pas compris l’intérêt de l’écriture inclusive avant d’être confronté à une situation professionnelle qui m’a permis d’en saisir l’utilité. En effet, en 2003, je dirigeais une équipe composée uniquement de filles avant mon arrivée. J’y ai remplacé une Directrice et en suis devenu le Directeur (découvrez mon parcours ici).

Lorsque j’écrivais des phrases concernant notre groupe, je mettais tout au féminin, car j’étais choqué que mon arrivée fasse disparaître le fait que l’essentiel du travail était réalisé par des femmes (ce qui apparaissait clairement auparavant).

Eh bien, systématiquement, on me disait « tu n’as pas participé à cette réunion ? » ou « les filles ont décidé sans toi ? », juste à cause de cette règle de grammaire qui fait disparaître le féminin s’il y a un tout petit peu de masculin dans le coin.

Depuis, j’ai compris combien par une tournure, on peut faire disparaître ou minimiser la présence ou l’existence même de quelqu’un !

Alors, je suis très favorable à l’écriture inclusive. Pour que plus personne ne soit transformé en fantôme par l’orthographe et la grammaire. N’en déplaise au Sénat, qui a adopté une proposition de Loi pour l’interdire !

L’écriture inclusive, pour que plus personne ne soit transformé en fantôme par l’orthographe et la grammaire.

Rappelons aussi que l’écriture inclusive, ça commence par quelques formules simples 1. Par exemple utiliser les deux formes, masculines et féminines. C’est parfaitement acceptable à l’oral et à l’écrit et ça ne complique rien :

  • Françaises, Français (quel politicien n’utilise pas cette formule de nos jours ? Même De Gaulle le faisait !)
  • Collaborateurs et collaboratrices
  • Étudiantes et étudiantes

Vous pouvez également utiliser un terme épicène (idem, fastoche à l’oral et à l’écrit) :

  • Le peuple français, compatriotes
  • Les équipes
  • Les élèves

Des outils pour aller plus loin

Si vous voulez aller plus loin, il y a bien sûr les possibilités d’usages de E majuscules, de tirets, de points médians et de quelques qualificatifs comme iels, pour dire rapidement « ils et elles ». Très pratique pour des textes écrits, notamment, lorsque l’auteur connaît des contraintes d’espace disponible.

Mais commençons déjà par les deux possibilités ci-dessus, ce sera un bon premier pas ! Et qui ne chamboulera pas la langue française. N’en déplaise aux vieux râleurs du Sénat…


  1. Ce qui suit est largement inspiré d’un texte truculent d’Ophélie Latil. Elle est Politologue, juriste spécialisée précarité, sexisme et droit du travail. Elle dirige le cabinet de conseil en égalité & inclusion DAMES OISEAUX et a créé le mouvement GEORGETTE SAND. ↩︎

La photo en illustration de l’article est de Ben White, et je l’ai trouvée, libre de droit, sur Unsplash.com

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